Bruz nous raconte son histoire, des chasseurs cueilleurs en 3000 avant JC, en passant par l’âge de fer et l’époque gallo-romaine. La commune se fonde peu à peu, avant d’être totalement détruite puis reconstruite suite au bombardement de mai 1944. Cet évènement douloureux a marqué l’histoire de la ville et de ses habitants.

Des premiers hommes au 20ème siècle

Menhir

À Bruz, les traces les plus anciennes de peuplement humain datent du paléolithique.
Des chasseurs avaient établi un campement au confluent de la Seiche et de la Vilaine, sur le site du Boël.
Puis, 3000 ans avant JC, les chasseurs s’établissent définitivement au Boël, défrichent, et domestiquent les animaux. Ces premiers Bruzois dressent des menhirs, tels celui du « Pré de la Pierre », en schiste rouge de 3m de haut, que l’on peut aujourd’hui voir au Boël.

À l’âge de fer (vers 400 avant JC), les Celtes s’établissent dans le bassin de Rennes et forment un des 90 peuples gaulois, les Riedones, dont la capitale est Condate (Rennes). Les Gaulois fixent définitivement le nom du site, Brud ou Breud (Bruz), qui pourrait dériver du mot celtique Brug (buisson, bruyère) ou désigner un lieu d’assemblée. Pour d’autres, il viendrait par déformation de Brutz, Breutz, Breiz (Bretagne).

La mise en valeur des campagnes à l’époque gallo-romaine fige le paysage tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Deux voies romaines venant de Condate traversent le terroir. L’une d’entre elles franchit la Vilaine au Pont-Réan, sur un pont qui subsistera jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les fundi (domaines ruraux) de Carcius (Carcé) et de Sicius (Cicé) sont les plus importants et couvrent plusieurs centaines d’hectares.

À la fin du Ve siècle, l’antique cité des Riedones est l’objet d’une double pression : celle des Francs par l’Est et celle des Bretons par l’Ouest.
Nous pouvons affirmer que Bruz ne connaît pas d’occupation bretonne durable. Ils furent contenus à l’Ouest par la Vilaine (dans le cas contraire, Carcé, Cicé et Laillé seraient devenus Carciac, Ciciac, et Laillac – affirmation contestable). La région connaît un vaste mouvement d’évangélisation.

La paroisse de Bruz n’est attestée qu’en 1070, quand Hodierne, Abbesse de Saint Georges, achète à Quimarhoc une terre située au village de Pan. C’est également en 1084 que Geoffroy, Comte de Rennes, donne à l’Evêque Sylvestre de la Guerche toute la paroisse.

Le manoir seigneurial, ou « Hôtel Saint Armel », qui a servi longtemps de résidence d’été aux évêques rennais, existe encore sur la route de Laillé. Mais les parties les plus anciennes ne remontent pas au-delà du XIVe siècle. Les ducs Jean IV et Jean V y allèrent fréquemment, et c’est là qu’en 1541 mourut l’Evêque Yves Mahyeuc, « en odeur de Sainteté ».

La famille Champion vint s’établir en 1566 au château de Cicé, lequel fut érigé en baronnie en 1598.
À Cicé naît en 1648 Louis Champion, qui sera missionnaire en Chine, Evêque de Sabula et vicaire apostolique de Siam.
La famille comptera deux autres évêques au XVIIIe siècle.
A noter également Adélaide Champion de Cicé, fondatrice de la Société des Filles du Sacré-Coeur de Marie, et sa devise familiale « au plus vaillant le prix », qui illustre le patronyme de Champion.

De 1731 à 1904, Bruz vit naître et se développer une aventure industrielle de grand renom, la mine de plomb argentifère de Pont Péan, dont la fermeture fut une véritable catastrophe économique.
À la fin du XVIIIe siècle, la jeune commune de Bruz connut la tourmente révolutionnaire et subit les conséquences des luttes entre Chouans et Bleus.

Bruz est une ville neuve, qui a été entièrement reconstruite après le bombardement du 8 mai 1944. Près de deux cents morts sur une population de 2800 habitants : ce souvenir douloureux reste gravé dans toutes les mémoires.

Le bombardement du 8 mai 1944

Bruz en ruine

Dans la nuit du 7 au 8 mai 1944, un déluge de bombes s’abat à deux reprises sur la commune, semant la terreur et la désolation. Le centre est détruit en quasi-totalité, mairie, écoles, église et habitations.

183 Bruzois y perdent la vie, des familles entières sont anéanties, jusqu’à 7 membres d’une même famille. On dénombre quelque 300 blessés et 600 sinistrés, sur une population de 2800 habitants.

La journée du 7 mai a été pourtant particulièrement belle : c’était jour de communion solennelle. L’occasion d’oublier pour quelques heures la dure réalité de l’Occupation et de la guerre.

Un déluge de feu

Ce bonheur prend fin brutalement à 23h45 lorsque les sirènes de Saint-Jacques sonnent l’alerte. Une pluie de bombes s’abat alors sur la ville, durant vingt-cinq interminables minutes. Bruz n’est plus qu’un amas de décombres ravagé par des incendies. Les survivants quittent les ruines de leurs habitations pour se précipiter au secours des blessés.

Une deuxième vague meurtrière

L’accalmie est de courte durée. Deux minutes à peine après la première attaque, une seconde vague vient faucher les courageux citoyens venus secourir leurs voisins, allongeant encore la liste des victimes.

Une vision d’apocalypse

Les premiers sauveteurs venus de la campagne environnante et des bourgades voisines découvrent une vision d’apocalypse. Il s’agit avant tout de sauver des flammes ceux qui n’ont pas péri sous les bombes et restent prisonniers des décombres.
Le dévouement de tous est magnifique, et l’hospitalité des fermes les plus proches facilitera grandement la tâche des médecins et des infirmiers.

Une erreur tragique

Ce bombardement dévastateur n’est pas comme on pourrait le penser l’oeuvre de l’aviation allemande, mais bien de la Royal Air Force.
Il est établi aujourd’hui avec une quasi certitude qu’il s’agit d’une tragique erreur : l’objectif était le dépôt de munitions du bois des Ormeaux. C’est donc à la suite d’une erreur de balisage que les aviateurs britanniques ont largué leurs bombes sur la commune.

L’Association pour le Souvenir du 8 mai 1944 de Bruz œuvre pour perpétuer le souvenir de cet événement tragique et le transmettre aux jeunes générations.
Sa présidente, Marguerite Coutel, a publié des écrits sur cette tragédie.
Contact : 02 99 52 61 20.
Vous pouvez également consulter les ouvrages « Bruz de B à Z » et « Bruz la Martyre » à l’accueil de la mairie.

A noter

Le Parc de la Herverie, rue des Planches, abrite depuis 1964 un monument à la mémoire des 183 victimes.
En 2007 une « Allée du Souvenir » est venue renforcer l’hommage aux derniers survivants et à tous ceux qui périrent.

Jacques Martin raconte l'histoire

L’historien et ancien conseiller municipal de Bruz (1983 à 2001) Jacques Martin a réalisé un travail méticuleux de recensement des épisodes historiques clefs de Bruz. Vous pouvez découvrir le résultat de ses nombreuses années de recherche dans son ouvrage « Balade dans l’histoire de Bruz ».